Née à Moscou en 1980 d’un père photographe et d’une mère professeur de musique, Regina Spektor baigne dans la musique classique depuis sa plus tendre enfance. Son père, qui met la main sur les enregistrements de chanteurs d’Europe Occidentale par le biais d’amis, lui fait découvrir la musique des Beatles, de Queen et de The Moody Blues. En 1989, la famille quitte l’Union Soviétique suite à la Perestroïka. Regina n’a alors que 9 ans et demi. En 2002, en début de carrière, Regina Spektor fait la tournée des bars aux États-Unis et en Europe.

En 2012 elle sort l’album “What We Saw from the Cheap Seats“. Son aisance époustouflante au chant com­me au piano, elle la confine aux exigen­ces d’une chanson pop ambitieuse et classique. Echo moderne aux grands airs du répertoire américain forgé par des Irving Berlin ou George Gershwin. Rien de vieillot dans sa musique pour autant. Nourrie d’un sens rythmique puisé dans le hip-hop et de textes imprégnés de l’esprit du mouvement antifolk qui l’a révélée.

Il n’est pas dur de fondre pour l’entraînant “All the rowboats“, réflexion mélancolique sur les chefs-d’œuvre de l’art condamnés à la réclu­sion dans les musées. Le comico-tragique “Oh Marcello“, chanté avec un accent italien appuyé, sur le mariage contre nature de la foi et de la mafia. Ou encore le sautillant presque reggae de “Don’t leave me” au refrain en français.
Sans oublier le grandiose “Open“, sur lequel, au moment où l’on s’y attend le moins, la chanteuse ressort les fascinantes éructations dont elle avait le secret.