Glenn Gould 80 ans d'une légende

Glenn Gould

Glenn Gould : Les 80 ans d’une légende 1932-1982

Il a paru évident à sa mère, son premier professeur, que Glenn Gould possédait des dons musicaux exceptionnels. À l’âge de trois ans, ses parents remarquèrent qu’il avait l’oreille absolue et une mémoire musicale exceptionnelle. Glenn étudia l’orgue de 1942 à 1949.
Après des études au Conservatoire Royal de Toronto, Glenn Gould fit ses débuts à New York. En 1955 il enregistra les Variations Goldberg de Bach qui lui valurent sa réputation d’interprète dépourvu de tout sentimentalisme, ayant un jeu vigoureux, fascinant et inégalé. Il fit de nombreuses tournées en Europe et en Union soviétique.

La carrière d’interprète de Gould connu un tournant capital en 1964 lorsqu’il décida de cesser définitivement de se produire en public. Plusieurs raisons furent évoquées pour expliquer ce choix très exceptionnel pour un interprète d’aussi haut niveau. Son aversion à caractère phobique du public, sa peur de l’avion le faisant terriblement souffrir, lui qui était de caractère fragile. Au-delà de cet aveu d’échec, son idée que le concert est une institution rendue désuète par les possibilités offertes par les technologies d’enregistrement et de communication justifie encore plus ce choix.

Glenn Gould est mort prématurément le 4 octobre 1982, des suites d’une congestion cérébrale. Alors qu’il envisageait un nouvel enregistrement des variations Goldberg. Il est inhumé au cimetière Mount Pleasant, dans sa ville natale.

Glenn Gould jouait comme s’il enveloppait son piano de tout son corps, jusqu’à en oublier et le piano et le corps. L’étrange posture qu’il prenait, assis sur un tabouret diminué, jouant comme un bossu, faisait dire à de mauvaises langues qu’il jouait avec son nez. Glenn Gould justifiait cette technique par le fait qu’elle permettait une grande précision, et une meilleure clarté. Le handicap de cette position est qu’elle ne permet pas l’obtention d’un son vraiment puissant (du type de certains fortissimo de Liszt). Handicap très relatif quand on connaît son aversion pour ce répertoire… La position à plat des mains œuvrait dans le même sens, afin d’obtenir un son très net, au détriment de la puissance des doigts.

Glenn Gould était indiscutablement un virtuose. Cependant son refus de jouer les grandes œuvres de Liszt ou de Rachmaninov, sorte d’exercice imposé à tous les pianistes virtuoses, déclenchait les railleries de la critique. Sa technique particulière était toute entière tournée vers l’articulation, la précision, la dextérité et le contrôle. Au contraire des feux d’artifices des grands concerti Lisztien, tous en virtuosité extravertie. Prenant les critiques à contre-pied, Glenn allait jusqu’à déclarer qu’il se considérait comme tout sauf un pianiste. Gould confessait souvent qu’il s’entraînait très peu, concentrant son activité sur l’écriture, et ses autres préoccupations.

Il composa lui-même quelques œuvres, Mais il n’a jamais véritablement pris confiance en lui en tant que compositeur. Il était persuadé de ne parvenir qu’à imiter les compositeurs qu’il admirait sans parvenir à se trouver un langage propre et trouvait cette activité fastidieuse, d’autant qu’il composait très lentement.

Du concert au studio, la trajectoire de Glenn Gould semble prendre à contre-pied la notion même de carrière.