Violon en cordes de toile d'araignée Shigeyoshi Osaki

Un violon en cordes de toile d’araignée, une révolution japonaise

Un violon en cordes de toile d’araignée, une révolution japonaise.

Elles ont plutôt mauvaise réputation, mais pourraient bien devenir les meilleures amies du mélomane. Le chercheur japonais Shigeyoshi Osaki assure que le fil tissé par ses Nephila maculata produit un son exceptionnel. Un violon en cordes de toile d’araignée, une révolution japonaise.

Le professeur Shigeyoshi Osaki assure que des musiciens de renom lui ont déjà fait part de leur intérêt et se prend à rêver que sa découverte révolutionne le monde de la musique.
Après trente-cinq années passées à tisser des liens avec les araignées, le professeur Shigeyoshi Osaki de l’université japonaise de médecine de Nara en est désormais convaincu. Fasciné par la soie légère, résistante et élastique qu’elles produisent, il s’est employé à tirer le meilleur de ces animaux et à explorer ses possibles applications. En septembre dernier, dans les colonnes du Japan Times, il posait confortablement installé dans un hamac suspendu à une tresse de fils d’arachnide. Mais son chef-d’oeuvre, bientôt dévoilé dans la revue scientifique Physical Review Letters, est bien plus subtil… Il est parvenu à fabriquer des cordes pour violon en soie d’araignée !
Shigeyoshi Osaki a mis en route son propre élevage de 300 Nephila maculata, des spécimens géants pouvant atteindre plus de 10 centimètres de long et capables de tisser des toiles de 10 à 12 mètres carrés. Lentement, mais sûrement, il a appris à apprivoiser ces araignées, par nature peu sociables, afin qu’elles acceptent de se laisser extorquer de longs fils, sans qu’elles les coupent de rage. Sa technique, expliquée dans le Japan Times, consiste simplement à leur tapoter délicatement l’abdomen avec une brindille. De là, il a expérimenté plusieurs techniques de tressage avant de trouver sa formule magique basée sur l’assemblage de trois faisceaux complexes de 3 000 à 5 000 fils de soie chacun.
Des cordes entièrement naturelles, plus solides que celles faites de Nylon ou même d’acier et d’aluminium. Et à peine moins résistantes que les traditionnelles cordes en boyau. Mais d’après le chercheur, le plus beau résiderait dans le son obtenu : “profond”, “doux” et “cristallin”.